L’heure des repas n’est pas un bon moment pour tout le monde. Si ton enfant refuse systématiquement de manger ses légumes, il ne passe pas un bon moment, et toi non plus !
Pas de panique. Tu es loin d’être seul(e) dans cette galère : beaucoup d’enfants passent par cette phase de néophobie alimentaire. Et beaucoup de parents par le désarroi total…
Mais si tu dois retenir une seule chose, la plus importante : il existe des solutions concrètes pour aider ton enfant à apprivoiser les légumes sans le forcer !
C’était le sujet d’un de nos épisodes de podcast et c’est ce qu’on va voir tout de suite dans notre article.
Table des matières
Si ton enfant refuse de manger des légumes, c’est normal : c’est la néophobie qui parle
La néophobie alimentaire touche jusqu’à 77% des enfants, particulièrement entre 2 et 10 ans. Quand on te disait que tu n’es pas seul(e) !
Il est tout à fait normal que ton enfant traverse une phase où les nouveaux aliments, et en particulier les légumes, sont mal accueillis, voire totalement rejetés. Ce n’est pas une période rassurante en tant que parents, on te comprend, on sait ce que c’est !
Tous les enfants n’en sont pas au même stade de néophobie : certains refusent catégoriquement que l’aliment touche son assiette et ne mangent qu’un panel très réduit d’aliments. D’autres rejettent seulement une catégorie de légumes et sont plus ouverts à l’exploration sensorielle.
Mais qu’importe le stade, la progression est possible!
Conseil n°1. Utilise les autres sens de ton enfant pour comprendre où il en est
On a tendance à aller bien trop vite en besogne en demandant à notre enfant de goûter un aliment. Il faut bien comprendre que répéter “goûte enfin !” à un enfant ne lui a jamais fait aimer les légumes. Et qu’il est illusoire de penser qu’un enfant ne supportant pas la vue d’un haricot puisse accepter de lui faire franchir ses lèvres.
La première étape consiste donc à l’inciter à découvrir l’aliment par d’autres biais : est-ce qu’il accepte de le regarder attentivement, de le toucher, de le sentir ?
Cette exploration permet de comprendre jusqu’où va sa réticence, et d’adapter en fonction le point de départ du “travail”.

Conseil n°2. Propose des défis progressifs pour l’aider à accepter les légumes
Le souci, si tu grilles les étapes en demandant tout de suite à ton enfant de goûter un aliment alors qu’il n’est pas prêt, c’est que tu le mets en situation d’échec. Repas après repas, il échoue. Repas après repas, il voit bien que ça t’embête.
Il faut essayer de prendre les choses différemment, et de le placer en situation de réussite
Pour ça, on t’encourage à lui lancer des défis progressifs pour qu’il vive des succès à chaque étape, et que ça le pousse à progresser. Ça pourrait ressembler à ça :
- Défi 1 : laisser le légume dans un coin de son assiette, ne pas le sortir de l’assiette
- Défi 2 : laisser le légume être en contact partiel avec un autre aliment
- Défi 3 : mettre à la bouche sans qu’il soit question de manger, juste de le mettre en contact avec la sphère orale
Ces 3 défis ne sont que des exemples et sont à adapter en fonction du stade de ton enfant vis-à-vis du légume en question.
Conseil n°3. Utilise le jeu pour dédramatiser et instaurer une ambiance sereine
Pour aider ton enfant à découvrir et aimer de nouveaux légumes, rien de tel que l’aspect ludique. Les enfants apprennent par le jeu, pourquoi ça serait différent avec l’alimentation ?
Tu peux utiliser toutes sortes de petits jeux en fonction de là où se situe ton enfant et utiliser ce qu’on appelle des renforçateurs, c’est-à-dire des sortes de récompenses qui l’encouragent à continuer à progresser.
Exemples :
- remplir un bocal avec des billes à chaque défi remporté
- coller des gommettes sur un calendrier
- construire ensemble des histoires autour de chaque légume accepté
Même si la motivation interne est la meilleure parce que la plus puissante, il est tout à fait normal d’utiliser des récompenses externes pour susciter et conserver l’intérêt de ton petit.
Si tu es à court d’idées, on a créé un ebook avec des idées de jeux que tu peux faire à table et un autre avec les activités en dehors des repas pour l’aider à se familiariser avec les aliments.
Conseil nº4. Faire des légumes des aliments "cool"
Pour rendre les légumes cools, il faut commencer par nous questionner nous-mêmes. On a tendance à considérer que les légumes sont importants pour la santé, mais moins sympas, moins funs, que les pâtes par exemple.
En réussissant à sortir les légumes de leur image punitive, on fait déjà un grand pas. On ne devrait pas voir les légumes comme un simple passage obligé : ce n’est pas un médicament ! En mettant les légumes sur un pied d’égalité avec les autres aliments, on peut débloquer pas mal de choses. Si on arrive à présenter les haricots verts avec le même entrain que le steak frites, c’est une sacrée victoire !
Mais il faut aussi se questionner sur notre manière de cuisiner des légumes. Des épinards ne doivent pas forcément être cuisinés à la vapeur ou à l’eau. Ils peuvent être cuisinés sous forme de gaufres ou avec des gnocchi par exemple !
Les légumes peuvent être assaisonnés de plein de manières différentes, aussi. Ce qui change leur goût et peut faciliter l’acceptation par tes enfants.

Conseil n°5. Ne pas hésiter à lâcher du lest
On te le dit ici très clairement : tu as le droit d’ajouter de la crème, du fromage fondu, des matières grasses, du ketchup si ça aide ton enfant à manger ses légumes.
Dans les cas de néophobie alimentaire, on ne peut pas se battre sur tous les fronts en même temps.
Par exemple, sur notre site, on a une recette de gratin de gnocchi à la carotte. Il y a de la crème, il y a du fromage. Et c’est OK. Si ça permet à ton enfant de manger des carottes, c’est le principal !
Conseil n°6. Transformer les aliments pour lui faire accepter progressivement
C’était le cas avec nos gaufres d’épinard du conseil n°2. Il y a plein de manières de cuisiner les légumes pour faire accepter à votre enfant un aliment qu’il n’aime pas, en raison de sa texture par exemple.
On peut rendre les légumes croustillants en les transformant en frites par exemple ou encore totalement homogènes en créant des pancakes.
Ceci dit, il faut que tu voies ce genre de transformation plutôt comme une étape que comme un but.
Ton but ultime, le Graal, c’est d’amener ton enfant à aimer manger des légumes à leur état brut.
Attention, on ne te dit pas qu’ils doivent pouvoir manger tous les légumes sans aucun assaisonnement, et avec la peau 😅 !
Disons simplement qu’un légume est réputé totalement intégré lorsque sa transformation est limitée. Pour te donner une image : tu ne peux pas dire que ton enfant aime la courgette s’il ne la mange que planquée dans des gâteaux au chocolat 😉.

Conseil n°7. Ne pas s’éparpiller en proposant tous les légumes de la création
Si ton enfant n’accepte qu’un tout petit panel de légumes, il est inutile (et contreproductif) de lui proposer de nouveaux légumes chaque semaine. Même avec le jeu, même avec les défis, même en suivant tous nos autres conseils.
En effet, il faut souvent plusieurs semaines pour réussir à faire accepter un nouvel aliment. Parfois, ça se compte même en mois.
Si tu proposes un nouveau légume par semaine, tu vas t’épuiser avec tes 14 milliards de recettes, tu vas perdre le fil, ne plus savoir où tu en es. Ton enfant, lui, ne va réussir à se familiariser avec aucun de tes légumes.
Mieux vaut se concentrer sur un ou deux légumes à la fois. Pour choisir ces premiers légumes, on te conseille de faire ta petite enquête sur les légumes qui posent le moins de problèmes ou encore pourquoi pas, sur ceux qu’ils auraient acceptés en dehors du foyer (à la cantine, chez les grands-parents…).
Une fois qu’un nouvel aliment est accepté, on peut progresser en introduisant un nouveau légume. Et ainsi de suite !
Aider un enfant à accepter les légumes demande du temps, de la patience, et surtout beaucoup de créativité. En intégrant le jeu, en valorisant les efforts et en proposant des défis progressifs, tu permettras à ton enfant de développer un rapport plus serein et positif avec les légumes. Rappelle-toi : chaque progrès compte !
Pour en savoir plus, tu peux t’informer sur un concept qu’on aime beaucoup à la Cuisine des Petits, c’est celui du partage des responsabilités !

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